La France, l’empire de racisme et de communautariste :

Aussi étrange que cela puisse paraître, le communautarisme est une dérive de l’appartenance communautaire, cette dérive peut être « ethnique, religieuse, culturelle, sociale, politique, mystique», pour engendrer volontairement des confusions et des antagonismes de communautés.

Les français ne voient pas leurs crimes, mais charriant leurs lots de propos haineux et de mots dégradants contre des peuples qui ont failli être décimés par les aïeuls de ces mêmes castes réactionnaires.

Affirmer que la nation algérienne ne pouvait pas exister avant la colonisation, c’est reprendre le discours xénophobe des années 1930. La première tradition remonte à Charles Maurras, un traditionaliste chauvin et misogyne qui, était très hostile à l'idée de l'origine franque germanique de la noblesse française et par la suite il identifiait les «juifs, les protestants et les métèques» comme ennemis de la nation. Aujourd’hui, la place de l’ennemi revient aux musulmans, Arabes et Noirs.

La France colonial restera fidèle à ses idées, et à ses haines pour nous apprendre que les Français ont droit à un État, parce qu’ils forment une nation qui existe depuis toujours; pas les Algériens qui, par conséquent, doivent être maintenus dans le statut d’indigènes, euphémisme désignant un système d’apartheid caractérisé. Au mieux peut-on leur offrir une assimilation très sélective.

Or, l’assimilation, hier comme aujourd’hui, signifie l’exclusion et le déni !!!! 

Ceci dans la mesure où elle exige la négation de soi, à l’image de ces figures de l’immigration qu’on complimente dans les médias, romanciers, journalistes, chroniqueurs ayant pour point commun de tenir un discours de haine contre les Algériens, empaillant tous les clichés racistes. À l’image de ce romancier qui ne s’est pas senti humilié par les propos du président français, mais par la réaction des Algériens à ces propos, ceci tient la part du lion dans le tableau des techniques et manières de procéder qui s’inscrivent dans le jeu politique.

J’ai été choqué ! C’est de l’ingérence pure et simple! D’une manière tout à fait décontractée, qui à défaut d’être légitime, a eu le mérite de réveiller la véritable nature cynique, nauséabonde, d’intellectuels qui s’efforcent de singer à qui mieux au mieux, en prêtant à tous les algériens une prétendue haine anti-française qui arrange bien leur discours inculte, nourri de abrégés aberrants aux accents zemouriens écœurants et permettre en sus, une fois encore, de donner la leçon…

En parlant des relations conflictuelles entre l’Algérie et la France, je préfère revenir à la genèse de l’esprit étatique français. Le mensonge que la France impériale et colonialiste a toujours véhiculé auprès de son peuple et aussi aux yeux de peuples du monde, est le soit disant message universelle des droits de l’homme mais la réalité est toute autre. C’est mensonge sur mensonge. Et pour cela et sans se fatiguer, l’histoire elle même nous procure des milliers d’exemples qui le prouvent.

Exploiter l’immigration comme un présage apocalyptique, participer à une vision manichéenne Française Et, mère de toutes les batailles communautaristes, prôner la primauté  du groupe colonial et le bienfait colonial.

Les français se sont conduits à traverser les siècles et se conduisent encore aujourd'hui comme des barbares, cruels, sans pitié qui ont volé les territoires de leurs colonisés, les ont réduits en esclavage, ont pillé leurs richesses naturelles et ont imposées par la force de leur religion, leurs langues, leurs cultures, incapables d'appréhender des réalités ou des concepts qui sortent de leur domaine de compétence. C'est assez marrant,  

Si on veut normaliser nos rapports avec la France, il faudra en passer par la reconnaissance d'une histoire partagée. L'Algérie est plus attachée à cette mémoire qui est pour elle l'âme et l'identité du peuple algérien. Pour la France, la guerre d'Algérie n'a pas été autant une tragédie. Elle l'a été pour des individus, mais pas pour la France dans son ensemble, ni pour sa population.

D'ailleurs de mon point de vue, la principale source des difficultés entre l'Algérie et la France, c'est cette différence d'attentes. Militairement, c'était une guerre de libération d'une puissance coloniale gagnée par l’Algérie. Politiquement, Une guerre, qui reposait sur les mensonges et les mystifications d'une politique coloniale à bout de souffle. Les accords d'Evian couvraient ce qui devait être couvert, gardant en plus la possibilité à la France de faire ses premiers essais nucléaires.

En Algérie, c'est différent. C'est une mémoire collective qui reste vivante avec plus de capacité à regarder ce passé avec lucidité. L’Algérie demande uniquement la reconnaissance de ce passé dans son entièreté, y compris dans ses zones d'ombres et se moque éperdument des histoires pseudo mémorielles. Il sera plus facile de normaliser les rapports avec la France sur d'autres sujets.  

C’est beaucoup de naïveté et d’amateurisme qui conduit cette politique qui vise avant tout à faire croire aux français qu’il agit d’une politique, témoigne de la faiblesse morale de l’orateur. L’air actuel est à l’insulte, le mépris, la haine de tout ce qui vient du sud spécialement d’Algérie.

Le gouvernement français a de tout temps joué un double jeu en Afrique et particulièrement en Algérie. J’aime bien les articles des journalistes occidentaux, rien que pour se plaindre de la haine antifrançaise, nous rapportent des questions du type : 

«S’ils haïssent tant la France, pourquoi viennent-ils?».                                                      

«Le Sahara ne faisait pas partie de l’Algérie avant la colonisation. »                                

«Dire que la France a créé l’Algérie est une autre erreur historique.

De l'avis de Benjamin Stora historien français, la présence ottomane en Algérie ne signifie pas nécessairement qu'il n'y avait pas d'État algérien : "Sous l’empire Ottoman il n’était pas nécessaire de passer par la Turquie pour avoir des attributs de souveraineté, mais on était membre de l’empire Ottoman quand même".

Et d’expliquer que "c’était le cas de tous les pays de l’empire Ottoman", rendant dans la foulée hommage au rôle joué par l'Algérie et l'Empire ottoman dans l'accueil des minorités, y compris la minorité juive qui a fui l'inquisition espagnole de la reine Isabelle la Catholique après la promulgation du tristement célèbre "décret de l’Alhambra" de 1492 portant expulsion des Juifs.

Citée par le quotidien "La Croix", Isabelle Grangaud, directrice de recherches au CNRS rattachée au Centre Norbert Elias à Marseille et spécialiste de l’histoire du Maghreb ottoman, réagissait de son côté en déclarant : "Les Ottomans présents sur le territoire sont peu nombreux, et ils servent à faire tourner la machine étatique et militaire. Au contraire de la France qui mise sur une colonie de peuplement"

"Cette comparaison (entre la présence ottomane et celle française en Algérie) pose problème, parce qu’elle confond des modalités d’administration et d’autorité politique très différentes", affirme-t-elle.

Et d’expliquer : "Le poids de l’empire ottoman comme puissance tutélaire était bien moindre que celui de la France en Algérie (…) ".

Les propos d’Emmanuel Macron sur l’inexistence de la nation algérienne avant la colonisation empruntent directement à la rhétorique de la colonisation : avant les Français, il n’y avait rien. « Le fait que le sentiment national algérien ne se soit généralisé qu’au moment de la guerre est une réalité. Mais comme le sentiment d’appartenance à la nation française qui ne s’est vraiment installé qu’après la Révolution », tance l’historien.

Dans les rangs des historiens aussi c’est la sidération. Un président devrait-il dire ça ? « Ce n’est pas aux États d’écrire l’histoire et de dire ce qu’il en est de la nation algérienne à une certaine époque », s’indigne l’historien Gilles Manceron.

Car si l’Algérie n’existait pas avec les frontières que nous lui connaissons aujourd’hui, le pays existait avant l’arrivée des Français en 1830, et avant même celle des Ottomans (ancêtres des Turcs) en 1512, « des embryons d’État sur ce territoire du Maghreb central », retrace Gilles Manceron. Puis, il y eut l’occupation ottomane du XVIe siècle au XIXe siècle, stoppée par la conquête de l’Algérie par les Français.

C’est dire à quel point le Peuple Algérien n’a jamais perdu ses repères en dépit des vicissitudes de l’histoire ce sont là les fondements de sa fierté légendaires Quant à la morale bien-pensante sur la culture et la civilisation, aucune leçon à recevoir d’un pays qui refuse d’assumer ses responsabilités envers sa propre histoire.

J'ai dit un peu de regret, mais sans trop en faire, en fait tout simplement un regard lucide sur notre histoire partagée. C'est la meilleure démarche pour entamer une nouvelle page des rapports entre la France et l'Algérie. Il ne s'agit pas de faire pénitence, ni de faire fausse repentance, mais de solder certains comptes mémoriels, lucidement. C'est encore probablement trop tôt. La France est  aujourd'hui un  pays malade et une analyse dépassionnée est impossible. Ce sont des polémistes, des charlatans, des alchimistes, qui croient dur comme fer à la nation française, qui en fait ne se rapporte à aucune substance ; elle est aussi artificielle, imaginée, et portée sur l’exclusion que n’importe quelle autre. Elle n’existe qu’en tant que biais cognitif dans l’esprit de ceux qui en font l’aiguillon d’un projet politique aujourd’hui totalement anachronique.

Un peu d’histoire, la France fut un produit de plus réactionnaire. La réalité est que la France est un État territorial dont la population est le fruit de brassages historiques qui empêchent de croire à quelque pureté des origines ou à quelque définition substantielle de la nation française.

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