Dans la poésie du Melhoun se croise les plus beaux récits de notre société qui restent une expression poético-musicale bédouine séculaire. C’est dans le Melhoun
que se rencontrent les idées et les rêves, c’est aussi à cette école
que le bédouin s’emmène dans de très fortes imaginations pour faire
parler le désert. La romance fut de tout temps la muse des bédouins,
chevauchant sur leurs hautes montures, rythmant dans leur nonchalant
balancement du chamelier de grands étendu du désert.
Le poète Lakhdar Benkhlouf (XVIe siècle), qu’on appelle Sidi
(Saint) avait mis en place les premières jalons essentiels de cette
forme poétique, pour se répandre progressivement et en gagnant les
grands centres urbains où il a été essentiellement bien plus accueilli
et revisité au sein des confréries des artisans et d’ouvriers des
villages et des villes. Il n’est pas oiseux de rappeler ici que le Melhoun s’est toujours revendiqué comme musulman. Beaucoup de poètes de Melhoun
étaient, certes, d’origine berbère, mais n’ont composé des œuvres de
leur nouvelle culture en Arabe dialectal, et qui ont produit un Chi’r el Melhoun, si riche et si varié.
Dans ce patrimoine sensible et idéal, on avait pu répertorier des
milliers de poésies confinés dans la mémoire collective, en effet
l’immensité du désert, et l’Oasis abondant offre un magnifique paysage
spectaculaire. Il se présente comme berceau d’une ascension culturelle
que le vent du sud s’empare pour souffler et inspirer le Poète les plus
beaux morceaux de cet art immortel, dont le plus souvent la femme, la
monture restent source de tout inspiration.
En chaque cœur du poète somnole une belle, une fée venue de quelque
part pour étayer un espoir qui tarde à pointer derrière la dune. Celle
qui conquit les cœurs des poètes n’avait rien d’une grande dame de cour
juste une belle parmi les autres et son nom relève d’une étymologie.
En effet, les poètes tels que Cheikh Mostefa Ben Brahim, Cheikh Larbi
Ben Hammadi, Cheikh Boumedienne Bensahla. Cheikh Mohamed Belkheir
Cheikh Ahmed Benharrat Cheikh Mohammed Benguittoun, Cheikh Hamada,
Cheikh Abdelkader El Khaldi sans oublier la première femme Cheikha El
Mokrania déclamant ses beaux poèmes. L'un des meilleurs poèmes de cette
dernière est celui où elle raconte l'histoire de son ouvrier (gardien de
Bétail) ayant décidé de demander sa main après la mort de son mari.
Tous ces Chioukhs ont également été des personnalités notoires, ils sont des repères du «Chi’r el Melhoun»
dans l’histoire culturelle algérienne. Ils sont les gardiens vigilants
de tout un passé lumineux, fait de légendes, d’authenticité et
d’originalité et ils ont contribué à façonner l’âge d’or de la poésie
populaire bédouine, ils disaient tous ce qu'ils pensent pour réveiller
la conscience, cependant celle-ci s'enivre en les écoutant, chantant et
dansant.
Le Chi’r el Melhoun fut chanté par les artisans des villes qui pour eux le Melhoun était
un moyen d'atténuer les rigueurs du travail et de rompre sa monotonie
avant qu’il ne soit généralisé à toutes les franges de la population.
Tant et si bien qu'il est devenu pour eux synonyme de calme et de
sérénité, calme par sa musicalité douce et détendue, serein par la
noblesse et la chasteté des paroles. Accompagné par les percussions, le
Oud, le Guembri et le violon, les chanteurs de Melhoun
racontent, au travers de poèmes parfois très anciens, la vie des vieux
quartiers de la médina, les voluptés ou les déceptions de l’amour. Le Chi’r el Melhoun
largement apprécié, voire même soutenu, pour unifier le peuple, il
englobe la richesse de toute une nation. Le rôle du poète dans la
société Algérienne est considérable. Il est avant tout le chroniqueur,
c'est-à-dire l"historien" de sa tribu. Il ne
chante pas seulement ses amours et ses déboires propres, mais aussi et
surtout les événements vécus au sein de son milieu Au cours d'une
opposition entre clans rivaux, c'est à lui que l'on fait appel pour
prendre la défense des siens. Respecté et vénéré à l'égal d'un saint, sa
parole est écoutée, car il possède la sagesse et le secret des mots qui
vont droit au cœur. Le poète s'individualise ensuite à mesure que la
société auquel il appartient s'urbanise. La vie de courtisan et libre le
confine dans un rôle de gardien des rites, il se réclame de la culture
qu'il tend à véhiculer. Cette condition sociale du poète éclaire l'ordre
sociétal duquel il dépend.
Tout poète audacieux et intrépide doit en effet mener d'âpres luttes
au sein du cénacle pour se faire reconnaître par ses pairs. Le poète
doit entrer en lice avec les nombreux rivaux qui ne partagent pas ses
visions, et se livrer aux joutes verbales pour attirer l'attention.
Cependant la diatribe à ses règles et l'art de la rhétorique doit se
conformer à ce que l’Islam appelle rationalité de mœurs.
Aperçu de l’œuvre poétique de Abdelkader El Khaldi :
Doué d’un incontestable don pour l’écriture, Khaldi écrit souvent
d’un seul jet des textes de qualité indéniable, entièrement et
uniquement consacrée au chi'r el'melhoun la
poésie populaire de l’Oranais. Elle se caractérise par l'utilisation du
langage populaire et possède ses propres règles de métrique, elle ne
manque ni de beauté, ni d'éloquence.
Abdelkader El Khaldi un poète instruit et cultivé de corpulence et de
taille moyenne, toujours revêtu de son habit traditionnel, parlant un
français correct, était peu loquace, réservé, presque timide, comme
solitaire. Imaginatif, sensible, doté d’une bonne culture, ce chantre du
Ch’ir El Melhoun chanta également l’Emir
Abdelkader, la guerre de libération et l’indépendance. Il travaillait
dans l'administration française. Il était écrivain dans la municipalité
mixte des années 1920. El Khaldi se remarque par ses textes amoureux
dans lesquels il chante ses multiples conquêtes, dont l’une des plus
célèbres, Bakhta a laquelle il consacre plus de cinquante poèmes.
On raconte qu’alors qu’El-Khaldi se trouvait à Tiaret pour animer un
mariage, Bakhta fut fascinée par la voix et la bonne performance du
poète à cette cérémonie. Après la cérémonie du mariage, Bakhta voulait
voir El Khaldi qui lui manquait, et prit le train de Tiaret pour
Mascara. Leur rencontre donna naissance à une histoire d'amour qui
inspira El Khaldi pour écrire divers poèmes pour sa dulcinée. Cette
rencontre trouble profondément El Khaldi par son
intensité essentiellement lumineuse. Il décrit ainsi la domination de
l’amour dans son cœur.
Cette relation très mal vue par ses détraqueurs qui en avaient élève
des querelles excessives, incitent les proches de Bakhta à interdire
cette relation.
Durant toute sa relation amoureuse, El Khaldi n’arrêtait pas de faire le trajet Mascara-Tiaret. A ce propos, il dira : «Aâyatnihaditrig (cette route m’a épuisé).
Des poèmes pleins de délicatesse, riches de comparaisons et de
métaphores. Cheikh Abdelkader El Khaldi est également considéré comme un
des pionniers de la poésie populaire, dont bon nombre de poèmes ont été
utilisés dans la chanson bédouine.
Sur Yamina, il s’inspira pour écrire :
- "Helkatni Yamina "
- "Wahd el ghzal "
- "Zendha ichali "
Sur Kheira, il écrivit :
- " Ya sahi baadni slim la tan’dach "
- " Ya sayelni ’ala hwali wa hwaya "
Sur Bakhta, sa muse, plus d’une soixantaine de
textes où il déclare et déclame sa flamme à sa bien-aimée. C’est dire de
l’amour sans bornes qu’il portait à la belle Bakhta. Certains furent
chantés par lui-même, Ahmed Saber, Blaoui Houari, Ahmed Wahbi, Khaled.
Les plus célèbres pour ses panégyriques de Bakhta sont :
-" Maâdam youmen jat
- " Ari alik " ‘ le cri d’un amour tumultueux)
-" Rbi’ ’ayani Bakhta "
Ces poèmes ont été composés à partir de 1937 à l’intention de Bakhta,
la muse de Khaldi. Ils sont assez notoires par leur construction
particulière qui en fait un modèle unique en son genre. En effet, on
peut remarquer que le dernier mot de chaque vers est repris en début du
vers suivant et ceci sur l’ensemble des vers du poème. Un poète qui a
révolutionné son art avec pour la première fois la composition de poèmes
lyrique où le poète prend le dessus sur les thèmes de prédilection et
opte pour une poésie individuelle, personnelle spontanée:
"’Ari ’alik "!
Honte à toi, ne me rejette pas !
Ô Bakhta, Tu es la cause de mon mal, et tu en es l’unique remède.
Avec ton remède, sors-moi de cet état !
Ô Bakhta, Il m’est impossible de désirer une autre que toi, je t’aime.
Je t’aime, je ne parle que de toi, à tout jamais, je ne me tairai
Ô ! Bakhta, Je passe mon temps à conter ton nom et ta beauté.
Ta beauté par son éclat rend les astres ternes, !
Ô Bakhta, De toutes les femmes, je n’ai pu rencontrer ni ton égale, ni ta douceur.
Ta douceur, aucun lettré n’en a disserté
Ô! Bakhta, Hommage à Dieu qui a crée Zoulikha, et t’a crée.
T’a crée ange dans ce monde dispersé
Ô! Bakhta, Tu es au dessus de toutes les femmes, que Dieu te protège.
Te protège des souffrances et des bassesses
Ô! Bakhta, Du mauvais œil, du dénigrement et des cœurs douteux.
Douteux, je suis perdu à la fleur de l’âge
Ô ! Bakhta, Dès l’aube de ton règne, ma raison s’en est allée avec toi.
Avec toi, ma quiétude et mes joies ont hiberné
Ô ! Bakhta, Mon malaise vient de ta séparation aussi bien que de ta rencontre
Ta rencontre est salutaire, tes intentions sont pures
Ô ! Bakhta, Mon désir le plus ardent, est que tous les matins, je puisse te voir.
Te voir pure comme un dôme connu
Ô ! Bakhta, Construit sur une colline, comme celui de ton père.
Ton père reconnu par les tolbas et les muphtis
Ô ! Bakhta, Que sa bénédiction te protège et t’assiste.
T’assiste ma bénédiction sans limite aucune
Ô ! Bakhta Je t’attend toujours et longue est mon attente.
Ton attente m’a secoué comme la brise glaciale de l’hiver,
Ô ! Bakhta Les fils se sont emmêlés et je ne puis les défaire.
Les défaire serait mon espoir tant que je vivrai
Ô ! Bakhta, De l’amour je ne puis distinguer ceci de cela
Cela est la destinée de Dieu le tout puissant,
Ô ! Bakhta, Que de langues acérées me dénigrent.
Me dénigrent dans le dos, ces vilaines gens
Ô ! Bakhta. Cette époque a fait du lâche un brave.
Brave, seulement dans les bassesses ignobles
Ô ! Bakhta, Ni fortune, ni alliance et ils comptent leurs biens.
Les biens sont partis et mes épaules se voûtent
Ô ! Bakhta, Je n’ai pas d’hommes pour engager la lutte,
Lutte, où brilleraient les plus nobles
Ô ! Bakhta, Unis, se soutenant l’un l’autre. Ce jour là, ma mort se fera retentir,
Ô! Bakhta, Il n’y aura ni défenseurs, ni sauveurs.
Sauveur est celui qui remédiera au mal du poète
Ô! Bakhta, L’ignorant ne pourra ni te comprendre, ni te laisser en paix.
La paix de ton esprit, avec des "après, après ", !
Ô Bakhta, Je pense que les envieux t’ont dit de me quitter.
Va-t-en si Abdelkader a fauté. Toujours, Khaldi fredonnera ton amour.
Il y a tout un fatras pour décrire les plaintes amoureuses du poète
qui montre une sensibilité trop fragile pour des émotions fortes. Il
essaie de montrer sa patience pour ne pas perdre sa confiance. Ce fou de
Bakhta est un romantique qui voit une menace, celle de l'instant
ultime, qui sera la fin, c'est-à-dire la caducité de la présence de
Bakhta. Une place essentielle y est faite à l'amour, comme il fallait
s'y attendre. Mais il s'agit la plupart du temps d'un sentiment plus
platonique qu'érotique ou charnel. Bakhta est aimée sans espoir, comme
telle sublimée à l'exemple de Antar et Abla.
Mais qui est donc cette femme ?
Bakhta est une femme ordinaire qui reste aux yeux du poète une figure
de l’inspiration, un symbole tangible. Quand El Khaldi s’adresse à
Bakhta, il met en relief une puissance créatrice, célèbre le geste du
poète, certifie son génie et authentifie sa parole.
Bien réelle est l’histoire d’amour entre Bakhta et El Khaldi qui
révèle l’affrontement qu’il aura et qu’il n’est pas en mesure
d’accomplir pour décrire les plaintes amoureuses du poète. C’est le
dilemme de l’amour tumultueux !
"Hawlou galbi "
Mon cœur est blessé.
Les nouvelles m’ont remué et ont meurtri mon cœur.
Elles sont parvenues le même jour de Mascara et de Tiaret.
J’ai reçu une lettre et des visiteurs,
Les salutations des frères et des mots d’une vulgaire bassesse.
Il ne peut rien faire ce bavard,
On ne demande jamais vengeance à un chien qui agresse.
Il y a le paradis, il y a l’enfer,
Le compte par la balance et Dieu, juste, au rendez-vous.
Le malveillant à notre égard n’a aucun honneur,
Et celui qui nous cite en bien, Dieu de lui rendra.
Celui qui nous renie, perdra la face, "inchallah " !
Il fera faillite, et noir sera son destin.
Je ne suis pas le premier à avoir émigré,
J’ai fait comme ont fait mes prédécesseurs.
La crise ne durera pas, viendront les pluies,
Ce qui a séché fleurira et l’eau ira vers ses racines.
La lettre que j’ai citée m’a réconforté,
Elle m’a trouvé à El-Harrach avec mes déboires qui s’accumulent.
A l’ouverture de l’enveloppe, le bien-être m’a envahi,
J’ai vu un nom que j’aime et une écriture que je connais.
Des larmes subites ont coulé sur mes joues.
Assailli par un manque, la fièvre m’a envahit.
L’image de l’aimée m’est apparue et a peiné mon regard,
La passion m’a emportée et mes voiles dérivent.
Il m’a rapporté tout ce qui s’est passé là bas,
De déshonneur, il m’a souillé, mais le secret je le garde.
Avec les baisers de l’aimée, il a clos son écrit
Elle, pour qui combien m’ont envié !
Bakhta, fruit des âmes vaillantes et libres,
Belle silhouette aux yeux sombres !
Elle amoindrit toutes celles qui se parent.
Son amour est dans mon cœur et ses blessures en témoignent.
Elle a sculpté dans mon cœur l’amour éternel
Qui ne s’éteindra jamais, il est fort comme à son premier jour.
Mais le destin et mon foyer nous ont séparés,
D’Alger à Tiaret, si on doit compter la distance
N’en viendrait à bout que le train express,
Ou à Blida, la correspondance routière lorsque cela possible.
Ô vent, emporte lui mes baisers,
Et ramène moi d’elle une brise, que mes sens s’apaisent !
Les cadets de Mokhtar m’ont retenu loin d’elle,
Ils n’ont pas pris conscience de la vie, ils ne sont pas encore mûrs.
La bienveillance sur les enfants ne vient pas du voisin,
Et l’étranger esseulé, ne pense qu’à ses proches.
Je la languis et je suis submergé par le chagrin,
Je me rappelle le mal de chacun de mes ennemis.
Il a sali mon amour, ce n’est qu’un chiot traître !
Il a déçu mes espérances et trahi son serment.
Puisque le cheikh est devenu le rival du cheikh,
Il n’y a plus d’attention à tout cheikh où qu’il s’adresse.
J’ai voulu punir et un esprit brave m’a retenu,
De la descendance des nobles, aux aïeuls connus,
Que toute la considération de Dieu soit sur lui, ce généreux,
Il m’a dit : "laisse l’épée de l’honneur dans son fourreau.
N’en frappe que celui dont les griffes sont mortelles,
Et le chiot, houspille-le, il prendra son élan ! "
La colère m’avait orienté vers de noirs desseins,
Je rends grâce à Dieu qui m’a sauvé, salut soit sur son prophète !
Salut et Grâce sur Lui, Lui aux douces citations,
Et mille chapelets de la part de son fils Khaldi !
On a l’impression que dans ce récit, le poète s’imagine dans un
combat où il serait question d’un mélodrame. C’est un univers romanesque
où Khaldi, souffrant et troublé par la femme insensée et inique,
s’engage dans un processus d’expressions et de communication. En effet,
l’auteur se retrouve seul, incompris, découragé, malheureux et
impuissant. Il n’a plus la consolation ceci permet au poète de se donner
aux rêveries et aux fantasmes une forme grave et lancinante dans
l’expression de la souffrance même qui habite Khaldi.
Généralement les poètes sont donc conditionnés à leur environnement
social. Certes la musique émane en premier lieu de l’artiste, mais ce
dernier vit dans une société, avec sa culture et ses idéaux qui le
forgent en tant que personne, et lui indiquent une posture, un profil
social à adopter. Dès lors, il lui est difficile de dissimuler ces
paramètres sociaux. Dissocier l’individu de sa société revient à lui. Le
récit s’inscrit alors dans un registre populaire, qui lui a été conféré
par sa fonction communicative. Autrement dit, le poète établi un acte
communicatif avec ses spectateurs, à travers les textes poétiques
chantés, qui font une partie de son vécu. Ainsi, Le Melhoun constitue un reflet du caractère social de l’individu donc propre au peuple.
C’est dire que ce n’est là qu’un fragment d’une anthologie ayant
consacré des messages à la gloire des saints hommes qui constituent un
référent culturel très ancré dans la société algérienne d’où sa place
dans le corpus poétique Melhoun.
Ainsi, la poésie constitue un reflet du caractère social de l’individu donc propre au peuple.
En effet, les bédouins ont transposé le Chi’r el Melhoun pour
lui donner une dynamique d’émancipation et de liberté. Ils ont ainsi
construit un relief imaginaire animé du désir, et de l’espérance d’un
monde meilleur, un monde de liberté. Des histoires qui les remplissaient
d’aspirations autres que celles de s’agenouiller et d’accepter un
destin de sédentaires pour survivre dignement à la longue nuit
coloniale.
L'exemple de Bakhta, cet amour pénétrant entre un poète, contrarié
par ses pairs, montre à l'évidence que la plate-forme existentielle du Melhoun
ne se limite pas à la beauté féminine ou à l’épicurisme, mais il est
question de la condition humaine, de l’histoire immédiate et surtout de
la passion de vivre. De la joie d’aimer, mais aussi des larmes à l’âme
lorsqu’elle devient douleur d’aimer et à découvrir le verbe ciselé
qu’elle perçoit.
En final dans le Melhoun on aura retrouvé
une partie d’une mémoire collective enfouie qui remonte à nos ancêtres.
Et, dans cette élévation rapporte des émotions d’une force singulière
Il est important que nous devions veiller à cette source prolifique qui est le Chi’r el Melhoun et à le conserver à jamais ce riche patrimoine qui fait notre identité national