«Chaque mot français que j’apprenais m’éloignait davantage de ma mère», aimait dire Kateb Yacine
Dans tous les pays, ce sont les historiens dans leur diversité qui écrivent l’histoire, cependant en France ce sont les Médias et les politiques qui dictent l’histoire que rapportent les apparatchiks. C’est ainsi que nous avons vu denombreux Journaleux et politicards venir toute infamie avalée acclamé périodiquement haut et fort que :
-L’Algérie n’était rien !
-La Colonisation pour l’Algérie était un bienfait !
-La France a colonisé l’Algérie pour mettre fin à la piraterie barbaresque et à l’esclavage en Méditerranée pratiqués par les musulmans !
On se console comme on peut !!!
Ainsi parlent aux Français l’élite médiatique et politique française qui ramènent des histoires occultées ou borgnes. Le vrai problème dans ses déclarations orientées, c’est la négation de l’Histoire de l’Algérie avant la colonisation Française durant laquelle la France avait commis des crimes incroyables.
Il faut bien noter que l'Algérie actuelle, en tant qu'entité géographique et culturelle distincte des entisines que sont l'actuels Maroc et la Tunisie, existe depuis bien longtemps. Chaque empire ou dynastie locale qui se succède reprend en partie cette zone géographique pour y créer soit des entités subordonnées soit des royaumes locaux. Donc ça dénote un particularisme, qui se prolonge sur près de deux millénaires.
L'existence d'Alger remonte au moins au VIe siècle avant J.-C., selon les enseignements d'un trésor découvert en 1940 dans le quartier de la Marine. Comptoir phénicien puis punique, elle est occupée par les Romains au Ier siècle et s'appelle alors Icosium, puis disparaît dans la tourmente des invasions vandales vers 430. Sur ses ruines viennent s'établir au VIIe siècle les tribus des Beni Mezrana, dont l'un des chefs, Bologhine ibn Ziri, fonde au Xe siècle une ville nouvelle appelée Al-Djaza'ir, en référence aux îlots rocheux bordant la baie, ce nom donnera, par altération, Alguère en catalan, puis Alger. A partir de cette période, l’histoire de la ville d’Alger, est intimement liée à celle du Maghreb central. Du Xe au XVe siècle, la ville subit plusieurs dominations, almoravide, almohade et hafside entre autres, le seul témoin marquant de cette période est la Grande Mosquée, Djemaa el-Kebir, construite au XIe siècle.
Le coup d’éventail un simple casus belli recherché par la France pour rompre avec l’Algérie et préparer l’expédition d’Alger de 1830. Cet incident survient dans le contexte de ce qu’on appelle communément « l’Affaire Bacri ». Les historiens de l’époque coloniale vont brosser un tableau sombre de l’époque Ottomane de l’Algérie, pour légitimer leur présence en Algérie. Ils vont répandre un certain nombre d’idées pour le moins erronées, dont l’idée suivante : L’Algérie n’était qu’un repaire de corsaires vivant et s’enrichissant surtout du pillage de l’Europe.
Le livre d’Anne Châtel-Demenge (descendante du Consul Duval) « Comment j’ai tué le Consul » se présente comme le récit pittoresque d’une saga familiale dans l’histoire de l’Algérie coloniale, elle décrit:
Lors du bombardement français, le pays n’était pas tout à fait un ramassis de tribus faméliques dominées par des beys turbulents.» A l’appui, elle rapporte : «Installés dès 1830 dans l’ancien consulat perché sur la Bouzaréah, les Jobert ont pu contempler une façon de capitale, dotée de beaux palais, des bibliothèques et des medersas.» «Ses aïeux découvraient, en outre, un pays qui «exportait du blé à foison, qui ébauchait une industrie d’armement et de textile, lançait des villes nouvelles et développait des échanges économiques». «Mais cet embryon de patrie, regrette-t-elle, n’a pas résisté à la puissance de feu des conquérants. Non contents de gagner des épaulettes, ils ont enfumé les populations, désintégré le système tribal, divisé le politique, laissant à leur postérité le soin d’exploiter les ressources naturelles de l’Algérie…»
Bien peu savent en effet que l’une des raisons de la prise d’Alger était à l’origine, la dette des achats de blé par les armées françaises, dont le recouvrement des sommes en jeu n’a jamais été officiellement effectué. Les desseins mafiosi furent non seulement de ne pas rembourser la dette mais de s’emparer du fabuleux trésor de La Casbah évalués en francs de 1830 à au moins 250 millions, soit quelques 1O milliards de francs 2001, selon une estimation minimale.
Selon Pierre Pean, Auteur du Livre enquête « Enquête sur le pillage d’Alger en juillet 1830»
L’invasion est loin d’être une affaire d’honneur français outragé, le résultat direct d’un coup d’éventail à un représentant de la France, mais l’expédition militaire contre l’Algérie fut donc un « hold up financier » jamais admis.
« Officiellement, ce fameux trésor a payé un peu plus que les frais de la conquête, soit environ 48 millions de francs en or et argent, alors que le Trésor de la Régence s’élevait à au moins 250 millions de francs (de 1830), soit un détournement d’au minimum 200 millions », écrit Pierre Péan.
Cette manne fabuleuse n’a pas atterri dans les seules caisses de l’Etat français. Le roi Louis-Philippe 1er, la duchesse de Berry, des oligarques militaires, des banquiers et des industriels comme les Seillière et les Schneider, ont profité de ces richesses, indique l’enquête.
Le développement de la sidérurgie française doit ainsi beaucoup à cet or spolié, souligne encore l’auteur.
La thèse de la spoliation de l’or Algérien n’est pas tout à fait nouvelle., un historien, Marcel Emerit, professeur à la Faculté des Lettres d’Alger, avait consacré en 1954 une étude à ce sujet. Il avait notamment découvert un rapport de la police française de 1852, qui, à partir des découvertes de la commission d’enquête gouvernementale sur l’or de la Régence, affirmait que « des sommes très importantes avaient été détournées et qu’une grande partie de ces spoliations avaient abouti dans les caisses privées de Louis-Philippe »,
Au terme de son étude, Marcel Emerit estimait que ce Trésor « avait été la motivation centrale de la prise d’Alger, remettant ainsi en cause l’histoire communément admise sur l’origine de cette expédition, à savoir la vengeance de l’insulte à la France, commise par le Dey d’Alger et la volonté de mettre fin à la piraterie » des raïs, souligne Pierre Pean.
Qu’il est temps que la France commence enfin à lire son passé colonial, car en réalité, les Algériens n’ont pas vraiment besoin que le colonisateur reconnaisse ses crimes. Les souffrances ont été consommés et sont sanctionnés aussi bien par les peuples que par l’Histoire.
Refuser de se mettre face à ses crimes pour marquer jusqu’au bout des souffrances. Voila le dernier crime du colonisateur qui nous envoie encore une fois la limite de l’humanisme Français et l’hypocrisie grandiose qui est son oeuvre.
Continuer à prétendre que le colonialisme a des côtés positifs, c’est vraiment se moquer de la Morale, de l’Histoire, de l’Humanité et de toutes les Valeurs Humaines.
En soi, le colonialisme est assez criminel pour ne pouvoir prétendre à rien de positif. Le colonialisme a toujours été criminel et au moins spoliateur.
Ainsi la colonisation quelque soit, ne fut pas une œuvre positive sous prétexte qu’elle avait apporté la modernité et elle reste toujours à refuser et dénoncer fermement à mes yeux. Aujourd’hui aucun homme sensé ne pourra prétendre que le nazisme a joué un rôle positif, cela est exactement pareil pour le colonialisme français en Algérie.
La mission de la France n’avait rien de civilisateur : on ne conquiert jamais un pays pour son bien mais pour agrandir son territoire et mettre la main sur ses richesses. Sous l’occupation Française, l’Algérie n’est pas devenue une nation industrialisée par contre la France coloniale a œuvré pour répandre l’analphabétisme qui se perpétua sous d’autres formes notamment par une politique de destruction de l’identité culturelle et civilisationnelle du peuple algérien. Il a été établi que l’Algérie avait perdu entre 50 et 60% de sa population au cours des quarante-deux premières années (1830-1872) de la colonisation Française. Des pertes humaines d’une telle ampleur, volontairement provoquées par une soldatesque en mal de galons, ne peuvent être qualifiées que par le terme de génocide.
A la suite de la conquête génocidaire, la France mettait en place une politique ethnocidaire visant à faire disparaître l’ensemble des caractères sociaux et culturels, c'est-à-dire la déculturation du peuple algérien en s’attaquant prioritairement à l’Islam et à la langue Arabe qui fut déclarée langue étrangère et dans les écoles françaises son apprentissage de était interdit.
En 1884, l'immigration italienne et espagnole en Algérie étant plus rapide que l'immigration française, cette disparité inquiète les autorités coloniales aussi il est question de mieux intégrer la population européenne non française par l’école primaire, comme les Espagnols, les Italiens et les Maltais. De plus, par le décret Crémieux de 1870, les juifs d’Algérie sont déclarés citoyens français. Les enfants juifs, dès lors assimilés aux Français par cette loi, fréquenteront les écoles républicaines. Or, les Algériens musulmans n’étaient pas concernés.
La politique scolaire de Jules Ferry s’est avérée un projet de scolarisation impliquant un seuil d’éducation, c'est-à-dire que l’instruction des indigènes algériens devait s’arrêter au niveau de l’école primaire. D’ailleurs, il est rapporté que l’école primaire obligatoire, gratuite et laïque se pratiquait en Algérie, mais les indigènes Algériens en étaient exclus, cette scolarisation était refusée par les colons et les militaires partisans d’une colonisation à outrance, car pour eux, cette école viserait à produire dans tout indigène, un citoyen capable d’avoir une opinion et de défendre ses droits dans le cadre de l’intérêt général et surtout de semer un grain de rébellion et d’éveiller l’instinct de résistance.
Certains colons estimaient que la scolarisation des indigènes musulmans pouvait représenter un risque concret, comme témoigne cette citation des élus et des maires d’Algérie de 1908 «Considérant que l’instruction des indigènes fait courir à l’Algérie un véritable péril, tant au point de vue économique qu’au point de vue du peuplement français, les maires d’Algérie émettent le vœu que l’instruction primaire des indigènes soit supprimée. » Cette politique de marginalisation de l’indigène algérien a creusé un fossé entre Français et Algérien soit un échec total à une coexistence pacifique, mais avait engendré dans l’esprit de jeunes Algeriens la naissance d’un nationalisme algérien.
En plus et pour maintenir davantage la misère du peuple Algérien, l’administration coloniale française avait adopté le principe d’une fiscalité coloniale au nom du sacrifice consenti par la France pour lui assurer la tranquillité et la sécurité. Par ce principe, le pouvoir colonial institua l'impôt de capitation qui est une forme de contribution obligatoire que les peuples colonisés devaient verser au colonisateur, pour assurer le financement de leur domination.
Cette fiscalité ne tient pas compte de la situation des populations indigènes. L'impôt eut des effets traumatisants sur les populations, c’est dire la lourdeur des soucis financiers auxquels avait pu être confronté la communauté indigène quand elle devait verser l’intégralité des sommes dues au fisc.
Ces l’impôts de capitation étaient obligatoire et réguliers (sous peine de saisie ou d’emprisonnement). Le manquement à l’impôt est perçu par l’administration comme un indice de résistance à son autorité, et le recouvrement de l’impôt s’accompagnait souvent de violences physiques et d’humiliations de la part de l’autorité coloniale et de s’assurer qu’elles ont épuisé leur faculté de résistance.
C’est ce qui s’est passé pour l’Algérie, durant 132 Années de colonisation !!!!!!.
L’autre crime français est d’avoir peuplé Algérie par le pire ramassis, le pire déchet et la lie de l’Europe parmi eux, juste un reste de la racaille de l’humanité (c’est à peine une insulte) en accordant la nationalité française et en faisant des citoyens au dessus des autres. Seulement parce qu’ils étaient européens et dont très peu étaient français contrairement à ce qu’on croit.
C’est donc, à la base, une entreprise raciste qui a commencé à se réaliser moins de 50 ans après la révolution française devenue pourtant le fondement de l'ordre social.
Sans oublier d’ajouter à la politique de la terre brûlée responsable des famines et des maladies, le général Bugeaud mentor de cette politique disait « « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, […] de jouir de leurs champs […]. Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes […], ou bien exterminez-les jusqu'au dernier.»
« Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Fumez-les à outrance comme des renards. »
Voila les paroles d’un grand général civilisateur qui avait fait sa grande guerre aux paysans Arabes, sans Armes, un véritable criminel à la Pol Pot. Je pense qu’un général Nazi n’aurait pas fait mieux, nous voyons ainsi que le sang versé par la soldatesque française en Algérie est infiniment très abondant, Ils ont continué l’oeuvre de ces brutes sanguinaires en chantant la mission civilisatrice et maintenant on nous dit il n’y a pas de quoi crier au génocide de masse.
La population algérienne perdit plus d'un million de personnes cinquante ans après l'invasion.
Hamdoullah, c'est donc bien une bénédiction que les Algériens n'aient pas été exterminée !
Je ne vois pas l’intérêt de glorifier la politique de colonisation en tant que politique de civilisation et de développement des populations autochtones alors que les résultats à l’indépendance des pays colonisés étaient souvent trop maigres.
Au départ des colons, certains barrages ont été asséchés afin que les populations avoisinantes ne puissent pas avoir de l’Eau, dans les centres urbains les centrales électriques ont été sabotées, pour une coupure générale de l’électricité. Même les hôpitaux ont été privés de cette énergie pendant plusieurs jours. Sans oublier que les hordes OAS et Harkis, avaient entrepris des opérations de nettoyage, l’uns brûlés tous sur leur passage et les autres déguisés en Moudjahidine du FLN, semaient la terreur afin de les imputés sur ce dernier.
Il y a toujours des gens qui viennent pour faire croire que l’Algérie en 1962 avait le niveau de développement d’un pays industrialisé.
Ce qui est totalement faux.
Par ailleurs il serait assez important de citer les écrits d’Hubertine Auclert (Militante féministe) qui nous offrent un champ large d’investigation, des discours coloniaux, et les politiques de l’identité dans l’Algérie française, elle décrivit : « Pour les étrangers, les fonctionnaires, les Israélites, les colons, les trafiquants, l’Arabe, moins considéré que ses moutons, est fait pour être écrasé. Le refouler dans le désert pour s’emparer de ce qu’on ne lui a pas encore pris, tel est le rêve. Les Français algériens, qui ont déclaré que le fanatisme rendait les Arabes incivilisables, s’obstinent à ne rien tenter pour les tirer de l’ignorance, si favorable à l’exploitation et à la domination ».
La colonisation faite au nom du droit du plus fort, et protégés par une armée conquérante, venue civiliser des barbares, le peuple algérien vaincu a vu sa société se disloquer et soumise au régime du talon de fer. Cette annexion brutale et injuste a fait dire à Anatole France : «La France a, pendant 70 ans, dépouillé, chassé, traqué les Arabes, pour peupler l'Algérie d'Italiens et d'Espagnols.»
A aucun moment Tocqueville ne remet en cause la légitimité de la conquête de l’Algérie. Mais au fond de lui, il était convaincu que le peuple algérien n’allait pas se laisser faire.
« L’Algérie deviendrait, tôt ou tard, croyez-le, un champs clos, une arène murée, où les deux peuples devraient combattre sans merci, et où l’un des deux devrait mourir. Dieu écarte de nous, Messieurs, une telle destiné. »
L’histoire la vraie retiendra que le Peuple Algérien soumis s’est révolté et a vaincu un Colonisateur soutenu par l’Alliance Atlantique, ces Algériens ont soufferts dans leur chair, dans leur mémoire et surtout dans leur culture. La tristesse et les remords devant les nombreux crimes perpétrés hier par l’armée française au nom des valeurs républicaines, des droits de l’homme ne concernent en rien les Algériens, la France officielle persiste à croire que massacrer les peuples colonisés fut un bienfait pour la civilisation. Oser mettre en symétrie le colonialisme et les bienfaits, c’est essayé de se faire une virginité.
Le passé ne peut pas être changé, et les regrets peuvent être pris à l'excès, la France a été militairement battue en Algérie, Le colonisateur avec sa mission civilisatrice avait perdu moralement et avait été chassé physiquement.
Au fond, c’est la seule chose qui importe de retenir ici.
En final, ce que je retiendrai en tant qu’Algérien, c’est que mes grands-pères n’ont nullement cédés à la prétendue mission civilisatrice du colonisateur, qu’ils sont arrivés à créer en dépit de la colonisation, une nation de résistances, qu’ils sont arrivés en fin de compte à vaincre militairement l’Armée Française dont ces stratèges bien pensance n’ont jamais divulgués les pertes et les dégâts subies, que les Colons ont été humiliés moralement, puisque tout comme leurs précurseurs arrivés avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, sont repartis dans la précipitation avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, certains ont oublié leur pipe, leur béret et leur chapeau, leur femmes sont partis sans maquillage, donc la France a bel et bien été physiquement chassée de l’Algérie.
Le peuple Algérien n’est pas mort, il est bien libre, une liberté acquise chèrement et cela mérite d’être bravement salué